1 Vers ravis à Colette, La naissance du jour, Paris, Flammarion, 1984[1928], p. 91 : « [...] dans la pénombre que j’organise chaque après-midi, avec autant de soin que je ferais d’un bouquet »
           
















  1    2    3    4    5    6[retour]

dans ma maison prêtée
par contrat et agrément
une chambre traîne
des pages s’affairent à y écrire
organiser chaque après-midi
la pénombre
avec autant de soin que je ferais d’un bouquet 1

c’est vrai
moi qui voudrais juste
rappeler au monde le monde
à force des traits d’une mauve
faire circuler
ce qu’aucun contrat n’affabule
ligne par ligne
la mansuétude

mes cahiers n’ont aucune forme
barbot immonde
intime
sans formalités
rien de pleasing qui s’achète
personne ne rémunère les couleurs
trop ouvrées autour
on ne les reconnaît plus
ça laisse coi

à Monteaux-Coquillages
il faudrait arrêter de me tourmenter
sur papier
quelle teinte d’habitude manque la vie
et d’être là pour moi compte seulement