un dernier poème ici

le rideau se lève pour de bon
une dernière fois et puis
c’est terminé
on démonte le décor
on ouvre les fenêtres
on dévoile le puits de lumière bien haut
découpé dans le plafond
le soleil tombe et traîne
dans l’éclat
sur la scène
je me tiens droit
avant de lâcher mon texte
je repasse à travers
ses ratures de labeur
silencieux et reclus
je revisite chaque hésitation
dans la marge
autant de poèmes en puissance
des univers parallèles engouffrant
tout ce qu’aurait pu être cette œuvre aussi

je sors dehors
parmi les couleurs qui percent 
il fait beau maintenant
mais je n’ai pas fini de parler
j’imagine qu’il ne me reste
ténu dans la rigueur d’écrire
qu’à continuer