constat
on aura remarqué maintenant
la vie, le monde, dehors
sont des termes qui gisent
beaucoup dans mes textes
je m’acharne
à manipuler ces réalités trop larges
à l’étroit dans des mots
j’essaie sur papier
de leur rendre leur vibration
celle qui martèle dehors
que la vie est vaste
dans les moindres détails
j’essaie
de trouver la force que prend faire coïncider
le monde avec des lettres
je me lève alors de bonne heure
tous les matins
j’enfile quelque chose de redoutable
de tout mon corps
dans mon bureau
mon bras s’élance
avec au bout
que de précieuses dispositions
pour pétrir de ce vocabulaire enlisant
boueux comme l’hiver qui s’estompe
l’émotion intime du réel
jusqu’à ce que son vocable claque